Prendre une décision c’est savoir se positionner, c’est oser provoquer le changement, trancher. C’est un acte d’organisation, une mise en mouvement avec une recherche de justesse…ce n’est donc pas facile mais passionnant ! “Chaque fois que vous voyez une entreprise qui réussit, dites-vous que c’est parce qu’un jour quelqu’un a pris une décision courageuse.”Peter Drucker

Une décision, c’ests un processus ?

Il y a d’abord l’exploration (ou l’analyse) de la situation, puis la période d’incubation, pendant laquelle on pèse le pour et le contre, et finalement l’eurêka ! ce moment où on sait enfin qu’on tient la bonne solution, où le choix devient évident, où l’on est prêt à le mettre en pratique.

Pendant la période d’exploration, il est important d’être ouvert, créatif, de prendre des idées ailleurs, de voir ce qui se fait de mieux dans le domaine, d’aller rencontrer des personnes qui ont des expériences pertinentes. Pesez  le pour et le contre de façon approfondie, prévoyez des options, un filet de sécurité, un plan B, C, une issue de secours… Vous ferez le tri ensuite. Un coach peut vous aider à prendre du recul, y voir plus clair plus rapidement et élargir le champ des possibles. Entourez-vous de personnes positives, d’alliés. Ne vous laissez  pas envahir par la peur et celle des autres !


Impulsif ou rationnel ?

Certains décident très vite, parfois trop vite (impulsifs), d’autres passent du temps (parfois trop de temps) à peser le pour et le contre avant de se décider, voire finalement ne pas se décider du tout. Et vous, êtes-vous plutôt impulsif, trop rationnel ? Dans quelles circonstances adoptez-vous tel ou tel comportement ? Il n’y a évidemment pas de bon ou mauvais comportement mais plutôt de comportement adapté à la situation, et finalement efficace ou pas. L’idéal est de prendre conscience dans quel mode on se situe et de savoir jongler entre l’un ou l’autre selon la situation (tantôt en mode créateur, pionnier, tantôt en mode gestionnaire prudent).

L’avantage du comportement plutôt impulsif est que ce mode de fonctionnement permet d’avancer, d’entrer dans l’action quitte à devoir réaliser des réajustements ensuite. L’inconvénient c’est de se retrouver sur un chemin dont on n’avait pas assez anticipé les difficultés, les obstacles et de devoir en cours de route dévier voire rebrousser chemin et donc finalement d’y passer plus de temps que prévu. Mais les personnes qui prennent rapidement des décisions, sont généralement énergiques, promptes à réagir et donc à retomber sur leurs pattes. Ces tempéraments écoutent leurs envies, leurs émotions (« j’aimerais ») et c’est bien ! Mais attention toutefois à l’énergie dépensée (il faut tenir sur la durée) et au risque d’éparpillement que ce mode de fonctionnement peut engendrer (tout feu tout flamme !).

Quelques conseils : s’imposer un délai de réflexion, analyser davantage les différentes facettes du problème, les enjeux, les conséquences de la décision, morceler ce qu’on brûle d’entreprendre immédiatement en différentes étapes ou en plusieurs mini-décisions, se donner des occasions de ne plus penser à la décision qu’on veut prendre (pauses, exutoires…). Bref ralentir la machine, bien observer le terrain, se relaxer…pour mieux bondir!

Lorsque l’on fonctionne en mode prudent, trop rationnel (« je devrais » plutôt que « j’aimerais »), l’avantage c’est d’arriver paré à un maximum d’éventualités, de démarrer peut-être lentement mais d’avancer ensuite avec plus de sécurité. L’inconvénient, c’est que de peur de ne pas avoir tous les voyants au vert, on hésite, on avance avec anxiété, voire on ne démarre pas du tout. Le risque est de passer à côté d’opportunités, de négliger ses besoins émotionnels et, parfois même, son propre plaisir.

Conseils face à une tendance trop « rationnelle » : écrivez sur une feuille ce que vous aimeriez, et non ce que vous devriez faire. Autorisez-vous à rêver, à écouter vos envies ! Ne vous inquiétez pas, votre naturel reviendra au galop !

                      Tiraillé entre plusieurs choix ?

Voici quelques techniques pour vous aider à décider :

  • Procéder à un filtrage au moyen de la règle 10/10/10, en vous demandant : quelles seront les conséquences dans 10 minutes ? Dans 10 mois ? Dans 10 ans ?
  • Visualiser en soi, comme un film avec le maximum de détails, la situation à venir. Efforcez-vous de voir comment le choix que vous envisagez s’insère dans le grand scénario de notre vie. Fermez les yeux et imaginez-vous avec ou sans l’élément souhaité.
  • Si vous êtes du genre à tout analyser : tracez deux colonnes sur une feuille. À gauche, indiquez tous les désavantages, risques et, à droite, réfutez-les avec quelque chose de positif, une solution.

Ex : Cette machine coûte très cher / Maiselle mepermettra de gagner du temps et de l’argent (précisez combien….)

Elle risque de tomber en panne / Mais le SAV est sérieux, je peux garder l’ancienne au cas où, demander un coup de main au voisin le temps de la réparation….

Continuez avez tous les arguments défavorables jusqu’à épuisement et à la fin, vous saurez si les problèmes susceptibles de se poser peuvent se résoudre….ou non !

Anticiper ce que l’on fera si un obstacle ou un problème redouté se présente (« s’il se passe ceci, alors je ferai cela…. ») permet de dédramatiser, de diminuer son stress.

  • Imaginez que les possibilités sont des personnages et vous le médiateur, l’arbitre neutre. Que dit l’un ? Que dit l’autre ? Faites dialoguer en profondeur ces personnages et tranchez  !

Nuances  !

Sachez qu’il est rare d’avoir tous les voyants au vert, qu’une décision suppose souvent de renoncer à quelque chose. Souvent, la solution n’est pas noire ou blanche mais peut être un compromis en attendant que….La vie a une palette riche de couleurs ! Ne vous dessinez pas un avenir en noir et blanc ! Soyez créateur en solutions !


Savoir lâcher prise

Si vous vous sentez submergé par la quantité d’informations, si vous manquez d’idées, accordez-vous un temps de repos. Ne pensez plus à cette décision importante pendant  quelques heures ou quelques jours. Faites le vide et relaxez vos neurones. Laissez-vous surprendre. LA bonne idée pourrait alors bien surgir au détour d’une rue, au détour d’une conversation avec un ami.


Le droit à l’erreur, l’obligation de recommencer !

Vous regrettez une décision que vous avez prise un jour ? Etes-vous sûr que cette décision ne vous a pas apporté quelque chose ? Aux Etats-Unis, on applaudit les entrepreneurs qui ont « échoué » car se tromper est une expérience positive en terme d’apprentissage, de progression personnelle. Ne vous jugez pas ou ne vous punissez pas intérieurement. Les erreurs nécessitent d’être corrigées ou réparées, mais pas d’être punies.Les bons cavaliers sont aussi ceux qui sont tombés des dizaines de fois mais qui sont toujours remontés en selle ! D’autre part, si vous vous êtes trompé, n’essayez pas de vous justifier : ce qui est fait est fait. Concentrez-vous sur ce que vous a appris cette « erreur » et sur l’avenir. La vie repasse souvent les plats !

Ne rien décider, c’est aussi décider !

Décider de ne rien faire, c’est aussi une décision. Parfois c’est une option prudentepermettant l’apparition de nouvelles alternatives. Cependant, si l’on choisit cette option car c’est celle qui produit le moins de dissonance, qui requiert le moins d’effort ou qui écarte notre responsabilité quant aux conséquences, attention ! Sur le long terme, cette stratégie se traduit souvent par de l’anxiété, de la perte de confiance en soi parce que ce sont les événements qui décident à notre place, parce que l’on est en mode réactif au lieu d’être proactif !


Tenez compte de votre ressenti intérieur

L’art de prendre de bonnes décisions n’est pas qu’une question de raison pure. Quelques indices peuvent aussi vous permettent de savoir si vous êtes sur le bon chemin : votre intuition, vos sentiments intérieurs, vos émotions et ressentis corporels.Votre intuition est votre boussole intérieure, la partie de vous qui sait ce qui est bon pour vous. Les recherches récentes en neurosciences révèlent que les décisions intuitives (« par instinct, feeling ») sont souvent les meilleures, en particulier lorsqu’elles concernent un domaine que vous connaissez bien, une situation de danger ou d’urgence. Votre intuition ou intelligence inconsciente, est potentiellement capable de vous guider vers les bons choix, encore faut-il s’entraîner et lui donner l’occasion de s’exprimer. Pour la contacter, prenez un instant pour vous relaxer (respirez, ne pensez à rien). Puis posez-vous cette simple question, à laquelle vous ne pouvez répondre que par oui ou non: « Est-ce que je le sens ou pas? ». Faites-vous confiance !

Les émotions ne sont pas non plus l’ennemi de la raison. Au contraire, elles sont un système perfectionné d’alerte, susceptible de donner des informations précieuses sur une situation donnée…et destiné à nous faire bouger : émotion vient du latin motio = mouvement. Vous vous sentez excité, heureux, éprouvez un grand bien-être à l’idée de faire ceci ou cela? Au contraire, vous ressentez de la tristesse, de l’hésitation, de la nostalgie, un sentiment de malaise ou une peur diffuse à l’idée de prendre telle décision? Ces émotions sont un indicateur dont vous devez tenir compte. Les signaux corporels plaisants ou déplaisants, qui les accompagnent peuvent vous y aider. Apprenez à les repérer : tension ou détente musculaire, estomac en pelote, frissons, douleur de tête, chair de poule, accélération cardiaque etc. En la matière, chacun a sa propre grille de lecture. Pour se décider, Richard Branson, le PDG de Virgin, se base sur l’excitation ressentie -ou pas- par la proposition qui lui est faite. L’homme d’affaires hongrois Georges Soros lui, avoue se fier à son mal de dos, exactement proportionnel au risque d’un placement financier!

La bonne décision c’est :

Finalement, la bonne décision, c’est d’abord celle qui vous ressemble et qui tient compte des diverses dimensions de votre vie. La bonne décision pour vous n’est pas la même que pour quelqu’un d’autre. C’est un coup de coeur musclé par la réflexion. C’est celle, que vous prendrez avec la conviction intime que vous faites  un choix qui vous permet de progresser, qui vous donne la force d’aller vers toutes les autres décisions qui vous attendent.

A vous  !

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