Certaines personnes n’osent pas dire « non » : pour faire plaisir, par éducation, parce qu’elles ne savent pas ce qu’elles veulent vraiment, parce qu’elles n’ont pas assez confiance en elles, en leur valeur, parce qu’elles ne connaissent pas leurs vrais besoins ou n’osent pas les satisfaire. Il y a tout un tas de « bonnes » raisons de ne pas dire de vrais « non »… donc de vrais « oui ».
On a tous vécu des situations où l’on n’a pas su dire non alors que l’on aurait préféré dire oui à autre chose qui nous convenait mieux : pour faire plaisir à l’autre, lui plaire, par peur de sa réaction, par peur des conséquences, parce que c’était plus confortable, parce que l’autre nous impressionnait, que l’on ne savait pas comment dire non, par politesse et éducation (peur de passer pour un égoïste) etc.
Même pour de petites choses que l’on croit sans importance, dire oui alors que l’on souhaite autre chose, n’est pas si anodin. C’est laisser l’autre choisir à notre place. Si cette tendance devient une habitude, les frustrations s’accumulent (sources de colère, de sentiment d’injustice, de ne pas avoir assez de temps pour soi, de passer à côte de quelque chose etc.). On ne sait plus discerner ses propres désirs de ceux d’autrui, on finit par ne plus respecter son intégrité, on fait des choix par défaut qui ne sont pas pleinement satisfaisants…
Petit exercice : après avoir dit non ou oui, posez-vous la question de ce qui a engendré, sous-tendu véritablement votre réponse, votre choix.
Etre capable de vrais « oui » et de vrais « non » est la base d’une vie plus épanouie, plus respectueuse de soi et des autres. Reste à trouver les moyens d’émettre ce « non » tant redouté !
Savoir ce que l’on veut vraiment
Il est impossible de dire de vrais « oui » ou de vrais « non » si l’on ne sait pas ce que l’on veut vraiment, si l’on n’a pas une idée claire de nos envies, de nos goûts, de nos priorités, de nos besoins et de nos limites. Oser dire de vrais « oui », cela suppose aussi parfois du courage, de la sincérité, de sortir des habitudes, de certaines traditions et chemins, mais quelles récompenses ensuite ! Les vrais « oui » ouvrent le champ des possibles, renforcent votre estime et votre confiance en vous, renforcent votre liberté intérieure et donc extérieure. De la part des autres, préférez-vous entendre de petits « oui » ou de vrais « oui » ? Quelle joie de trouver un travail, une maison, une relation qui correspond vraiment à ce que l’on veut ! Les « non » sont souvent des réactions de contrôle, de peur, de protection et de repli. Les vrais « oui » libèrent les énergies positives. Si c’est trop difficile, commencez par les « oui mais… » en posant vos conditions !
Savoir dire non
– Si vous n’osez pas dire non parce que vous avez peur de perdre vos moyens, ou craignez la réaction émotionnelle de l’autre, choisissez un autre moyen que le face à face pour vous exprimer : lettre, mail, coup de fil…
– Si vous n’êtes pas sûr du choix à faire, demandez un délai de réflexion plutôt que de changer d’avis tout de suite, plus tard (même si on a le droit de revenir sur sa décision !) ou de vous fâcher. Ainsi vous prendrez de vraies décisions et l’autre saura à quoi s’en tenir. Ne vous sentez pas coupable si votre réponse ne convient pas à l’autre. Vous n’êtes pas responsable des émotions d’autrui si vous avez dit les choses clairement, calmement et en le respectant. Vous avez très bien le droit de dire « Je ne suis pas à l’aise pour te dire non » ou « J’ai peur que tu sois vexé si je refuse».
Souvenez-vous des conseils parus dans l’article « Mieux communiquer avec votre entourage» basés sur la communication non violente et l’assertivité.
« Lorsque vous dites oui aux autres, faites en sorte de ne pas dire non à vous-même ». Paulo Coelho
« Très peu d’hommes et de femmes existent par eux-mêmes, ont le courage de dire oui ou non par eux-mêmes ». Marguerite Yourcenar
« Ne jamais dire oui quand tu pourrais dire non tranquillement ». V Pelonero