Certaines personnes n’osent pas dire « non » : pour faire plaisir, par éducation, parce qu’elles ne savent pas ce qu’elles veulent vraiment, parce qu’elles n’ont pas assez confiance en elles, par peur du conflit, parce qu’elles ne connaissent pas leurs vrais besoins ou n’osent pas les satisfaire. Il y a tout un tas de « fausses bonnes » raisons de ne pas dire de vrais « non »… Nos conseils pour dire « Non » !

Même pour de petites choses que l’on croit sans importance, dire Oui alors que l’on souhaite autre chose, n’est pas si anodin. C’est laisser l’autre choisir à notre place. Si cette tendance devient une habitude, les frustrations s’accumulent (sources de colère, de sentiment d’injustice, de ne pas avoir assez de temps pour soi, de passer à côte de quelque chose etc.). On ne sait plus discerner ses propres désirs, on finit par ne plus respecter son intégrité, on fait des choix par défaut qui ne sont pas pleinement satisfaisants…

Oser dire Non est la base d’une vie plus consciente, plus respectueuse de soi, plus responsable, plus libre.Cela suppose du courage, de la sincérité, de sortir des habitudes, de certaines traditions et chemins, mais quelles récompenses ensuite !  Votre estime et votre confiance en vous, seront renforcées.  Cela laissera de la place et de l’énergie pour ce qui vous convient vraiment. 

Savoir ce que l’on veut vraiment

Pour dire Non (ou Oui), il faut d’abord savoir ce que l’on veut VRAIMENT (nos envies, nos goûts, nos priorités, nos besoins,  nos limites…). Par conséquent, avant de répondre, prenez le temps de vous écouter, voire de faire un point avec vous-même sur vos priorités du moment, les enjeux en présence. Parfois, même pour des petites choses (au restaurant, dans un magasin….), prenez le temps de vous accorder avec vous-même  : vous ne serez que plus satisfait du résultat.

Si vous êtes du style perfectionniste, que vous voulez satisfaire tous les critères, sachez que les bonnes décisions sont toujours relatives et que jamais vous ne serez sûr à 100% de faire les bons choix. Si vous avez écumé les critères rationnels, envisagé toutes les conséquences de votre choix (mais la vie est souvent plus imaginative que vous et en Bien la plupart du temps !), osez écouter votre intuition, votre coeur. Ressentir de la joie, l’évidence, est l’indice que vous prenez la bonne décision. Pour vous rassurer, vous pouvez  prévoir un plan B. Pour les décisions importantes, ou si la situation semple inextricable, n’hésitez pas à faire appel à un coach qui saura vous aider à clarifier tout cela rapidement et à prendre la bonne décision !

Si vous devez accepter une situation imparfaite, essayez de trouver un terrain d’entente avec votre interlocuteur. Les méthodes de communication non violente (ex. DESC), accessibles à tous avec un peu d’entraînement, permettent de communiquer, même en situation tendue, en respectant l’autre et soi-même.

Si vous n’osez pas dire Non parce que vous avez peur de perdre vos moyens (timidité, colère…) ou craignez la réaction émotionnelle de l’autre, vous pouvez choisir un autre moyen que le face à face pour vous exprimer : lettre, mail, coup de fil…Si vous sentez la tension monter en vous ou monter entre vous, osez aérer l’atmosphère, au sens propre comme au sens figuré (ouvrez une fenêtre par exemple !). Oser repousser ou ajourner votre réponse en prétextant une urgence ou l’absence de suffisamment d’éléments.  Osez dire : « Je te donnerai ma réponse ce soir, je te le promets ».

Ne vous sentez pas coupable si votre réponse ne convient pas à l’autre. Vous n’êtes pas responsable des émotions d’autrui si vous avez dit les choses clairement, calmement et en le respectant. Vous avez très bien le droit de dire « Je ne suis pas à l’aise pour te dire non » ou « J’ai peur que tu sois vexé si je refuse».

Dans tous vos entretiens difficiles, ne sortez pas des quatre balises suivantes :

FAITS

Présenter des faits précis. Eviter les opinions et les généralités. Ne jamais donner de jugement sur la personne. Eviter les reproches et les accusations.

RESSENTIS

Faire part si nécessaire de vos ressentis (enlève les émotions).

INTENTIONS

Préparer par écrit les éléments difficiles à communiquer Faire des demandes ou des propositions claires et concises. Donner du sens (conséquences positives pour chacun).
Faire immédiatement une demande de feed-back.

POSITION ASSERTIVE

Laisser s’exprimer les réactions. Ecouter le point de vue de l’autre avec bienveillance. Garder avec aisance une posture et un regard droits. Répéter vos demandes avec calme et fermeté.

Savoir dire Non ! 

Pour commencer, accordez-vous certaines permissions, notamment :

 « J’ai le droit : • de ne pas être parfait. • de ne pas être logique. • de ne pas savoir. • de me tromper. • d’avoir mon opinion personnelle. • de ne pas plaire à tout le monde. • de parfois être indifférent à certains problèmes. • de changer d’avis ou de ne pas en avoir. • de ne pas me justifier. • de penser à moi. »

Si vous devez négocier, vous pouvez opter pour le refus partiel :  toujours commencer par le positif, ce qui est possible.  «Je veux bien … (ceci), à condition que … »  « Je suis d’accord pour …, mais… »  « Je veux bien …, si … ». Face à une demande qui semble urgente de la part de votre interlocuteur, (mais pas pour vous !), expliquez brièvement que vous ne pouvez/voulez pas et proposez-lui éventuellement une autre solution (sans vous).  « Je comprends que tu aies besoin de …, mais je ne peux (ou ne veux) pas…. Par contre, tu peux peut-être … »

Si vous êtes face à quelqu’un qui insiste alors que vous voulez dire non, votre ton doit devenir plus ferme :  « Je comprends que tu désires … mais je regrette que tu insistes. Je trouve que tu ne respectes pas ma décision. »Et plus ferme encore (mais sans colère) :  « J’aimerais vraiment que tu cesses d’insister ! »

La technique du disque rayé ne propose pas de répéter toujours la même chose mais de rester persistant dans l’expression d’une idée, d’un besoin, d’un sentiment, d’ignorer tous les éléments secondaires et de ne pas s’éloigner du point de vue que nous voulons exprimer. “Je voudrais que…”  “Je vous remercie …, mais ce que je voudrais c’est…”  “Je comprends que … mais ce qui est important pour moi c’est …”  “Ce n’est pas ce dont je vous parle…”    Cette technique peut également servir à désarmer la colère (Attention, s’il y a un risque de violence physique : ajournez ou fuyez la discussion) . « Je suis prêt à discuter avec vous de … mais je voudrais d’abord que vous arrêtiez de crier (que vous parliez calmement, que vous vous asseyiez, que nous allions dans mon bureau, etc.) »  « Je constate que vous êtes très en colère mais pour vous écouter (pour en discuter) je vous demande de … »  « Vous avez certainement des raisons d’être fâché mais si vous n’arrêtez pas de … nous allons devoir en parler une autre fois »

La technique du brouillard : elle est à utiliser face à quelqu’un qui critique de façon vague ou systématique, qui cherche à disqualifier. Le brouillard a pour caractéristique d’être persistant tout en n’offrant pas de résistance.  Si on y lance une balle, elle ne revient pas, on la perd, elle ne peut pas être relancée. De plus, le brouillard n’en est pas pour autant modifié, de sorte que l’on se fatigue inutilement à essayer de le changer. « C’est bien possible »  « Oui, c’est vrai que parfois … »  « Cela peut m’arriver »  « C’est votre opinion »  « On peut le croire »  « Vous avez le droit de le penser »  « Chacun ses goûts »  « Ne vous inquiétez pas pour moi »  « J’ai la conscience tranquille »  « Je n’en doute pas »

Petits exercices :

Attention : un exercice n’est pas un exemple de bonne communication. C’est un entraînement à pratiquer pour votre amélioration si la situation vous dérange et que le contexte le permet. A faire en gardant un ton agréable, détendu et enjoué et en regardant votre interlocuteur avec une sincère gentillesse. Efforcez-vous de ne pas vous souciez de l’image que vous donnez de vous.

Exercice 1 :

Dire « non » sans vous justifier, sans commentaire, sans répondre à la question « pourquoi ? ». Dites « non » tout simplement.
Exemple :
« Peux-tu me prêter ta voiture ? – non, je n’y tiens pas.
– mais pourquoi ? je ferai attention. – Non, je n’y tiens pas»

Exercice 2 :

Devant un refus, répétez votre demande initiale, en restant agréable

Vous : « J’aimerais que vous me prépariez ce dossier
– je ne peux pas maintenant
– Je comprends, mais j’aimerais que vous me prépariez ce dossier »

Exercice 3 :

Posez des questions à des inconnus

Exercice 4 :

Autorisez-vous à dire clairement ce que vous voulez, en incluant un « je veux » ou « je souhaite » ou équivalent.

Exercice 5 :

Apprenez à dire ce que vous ressentez comme un fait constaté (je suis fâché, je suis agacé, je me sens triste, j’ai une pêche d’enfer …)

 Quelques citations

« Lorsque vous dites oui aux autres, faites en sorte de ne pas dire non à vous-même ». Paulo Coelho

« Très peu d’hommes et de femmes existent par eux-mêmes, ont le courage de dire oui ou non par eux-mêmes ». Marguerite Yourcenar

« Ne jamais dire oui quand tu pourrais dire non tranquillement ». V Pelonero

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